Il ne faut pas déclencher les puissances nocturnes et bestiales – Kââ

[12/23]Un hors-la-loi instinctif tombe par hasard sur un ancien camarade de la faculté de médecine, devenu flic et empêtré dans une situation compliquée avec son beau-père haut gradé. Lorsqu’il est retrouvé refroidi quelques jours plus tard, une enquête s’impose.
Ce polar à l’action frénétique est très sombre, le héros tombe dans un engrenage contre son gré, toutes les personnes qu’il approche cessent vite de vivre, il est forcé de se protéger, entre deux clopes, un verre de whisky, une bouteille de grand cru et un repas pantagruélique, des malfrats et petites frappes de Paris et province. La solitude est soulignée par l’utilisation de la première personne dans le récit, les plaisirs de la table deviennent biture et mélanges instables, prouvant que l’homme est fondamentalement seul, bien avisé d’exercer le doute continuel et la paranoïa ancrée. Le protecteur de la jeune femme innocente doit philosopher, ou plutôt jouer avec les concepts pour encaisser le contexte, une enquête pas très simple et d’une noirceur absolue avec des méchants gratinés. Le personnage principal gagne en profondeur en trainant un léger spleen, hanté par des souvenirs de son ancienne vie, mais sont surtout mis en avant les fusillades et l’instinct de conserve.
[09/21]Dans Il ne faut pas déclencher les puissances nocturnes et bestiales les chapitres s’enchainent vite, remplis d’action explosive, de flegme nerveux, de poésie désabusée et d’apartés amusants. Beaucoup plus qu’une enquête, avec les personnages dignes d’un policier noir français et la surenchère banale de la violence, le récit décrit un voyage profond et mouvementé, d’ombre et de lumière. Ce polar est efficace, intelligent, sanglant et contemplatif, une expérience grisante et poisseuse.

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