Tous les pièges de la terre – Clifford D. Simak

Dans Tous les pièges de la terre, Richard Daniel est un robot au service d’une famille depuis six siècles dont le dernier membre vient de mourir. Livré à lui-même et ayant dépassé la durée de vie d’un siècle imposée par la loi, il fuit accroché à un vaisseau spatial. Il est un humanoïde stressé, paranoïaque, avec une conscience aigüe de sa condition puis, pendant son voyage, il expérimente les effets de l’hyperespace sur son esprit, robot prisonnier dans la perception au-delà des dimensions spatio-temporelles. Dans cette transposition humanisante apparait la théorie de l’évolution vers une métamorphose métaphysique, l’être mécanique devenant supérieur à l’homme et apprend la bonté auprès d’un chien et d’un nourrisson, le parallèle avec Demain les chiens est fait.
Dans Bonne nuit Monsieur James ! Henderson James reprend conscience armé et allongé au bord d’une route. Il se souvient qu’il doit traquer et tuer un Puudly, spécimen importé illégalement qui risque de détruire l’humanité. L’ambiance polar et science fiction est enrichie par une paranoïa, un flottement de la conscience sur un fond de clonage et d’étrangeté extra-terrestre mêlant action sombre et fantastique.
Dans Raides mortes, une équipe d’exploration découvre sur une planète recouverte d’herbe des animaux bizarres comme des vaches colorées. Une de ces Créatures approche et tombe raide morte, le reste du troupeau s’enfuit alors. Une étude exobiologique de la créature et des observations du biotope montrent que la planète est un organisme symbiotique, un système vivant simple aux parties complexes ayant une utilité. L’histoire démontre avant tout l’aveuglement anthropocentrique et l’incapacité à penser autrement, sans conditionnement. Le microcosme et le macrocosme s’articulent et l’utilitarisme biologique préside à un piège inventif et extravagant.
Dans Les nounous, tous les enfants de Millville sont précoces et sérieux après être passés par le jardin d’enfants dirigé par trois nurses extra-terrestres. Cette nouvelle est pleine de nostalgie à propos de l’enfance perdue, de la vieillesse qui regoûte à l’insouciance évanescente.
Dans Larmes à gogo, un non-terrien accompagné d’un robot débarquent sur Garson IV pour commercer avec le peuple indigène, pour acquérir des tubercules permettant la fabrication d’un tranquillisant demandé sur Terre. Mais ils tombent sur une société peu évoluée et les Garsoniens refusent de vendre ou de troquer. C’est un bon exemple du choc des espèces, de l’incompréhension et de l’avidité humaine, un vrai casse-tête anthropomorphique.
Dans Le nerf de la guerre, Anson Cooper est un martien installé sur Terre, vivant dans la misère et dans l’espoir de quitter cette planète qu’il ne supporte plus pour rentrer chez lui. La conquête spatiale est ici présentée à la lumière du stress des mécaniciens dans des rafiots, du déracinement, du mal du pays qui s’installe inexorablement.

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