Blue – Joël Houssin

Chaque quartier de la Cité est tenu par un clan et cette ville instable en ruines est ceinte par un Mur jamais franchi, gardé par les Néons et protégeant un secret. La Lame, chef des Saignants, et Blue, chef des Patineurs, décident de s’allier pour franchir le Mur malgré les inimitiés profondément ancrées entre les clans. Tout Gris, bras droit de Blue, voue une haine sans borne à la Lame qui a tué sa mère sous ses yeux quand il avait trois ans.
C’est une dystopie proche, violente et post-apocalyptique, à la société écroulée, une guérilla larvée comme style de vie, une survie communautariste remplie de vacuité et du rêve d’échapper à l’enfermement. Ce récit intense et sauvage, à base d’argot et de personnages truculents, raconte un plan d’évasion désespéré hors de la Ville figée dans une décadence permanente, un tourbillon d’affrontements et un passé horrible qui inspire le présent, contamine une existence déjà malade. L’esthétique punk un peu glam et l’humour noir adoucissent le sérieux, la paranoïa et l’horreur biologique dans une sorte de mélange entre Mad Max et Subway. C’est un huis clos urbain, avec ses trahisons et ses illusions, qui s’épanouit en une allégorie pessimiste de la Caverne de Platon, une vérité désespérée et révélée à travers la violence, devenant mythique et magistrale, et la noirceur d’une existence insensée.

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