Plus de vifs que de morts – Frederik Pohl

La société humaine a été totalement bouleversée par la découverte d’une immortalité théorique grâce à une modification génétique des embryons. Mais une poignée d’individus sont incompatibles avec ce processus et disposent seulement d’une espérance de vie de 120 ans, comme Rafiel danseur et chanteur star à la mortalité comique et fascinante faisant son succès. Alors qu’il prépare une adaptation modernisée d’Œdipe roi, Alegretta son premier amour le contacte après des dizaines d’années d’absence et Hillaree une dramaturge lui propose un projet pour faire de lui un véritable acteur.
Cette science fiction est pleine d’humour à l’image de cette société légère, à la sexualité débridée, à la conscience historique nulle, cultivant l’égocentrisme absolu et moquant la mortalité dans une discrimination positive cynique. Rafiel incarne la projection cathartique sur l’écran de la disparition de la mort naturelle et d’une vie sans bornes dans un monde doté d’une source d’énergie inépuisable, où le temps n’a plus d’importance, dont le seul problème est la surpopulation. C’est l’existence d’une date de péremption pour Rafiel qui montre la vacuité d’une vie humaine éternelle qui gomme la notion de parentalité et ignore la douce et lente saveur de la durée, des instants à savourer. Le roman est tragi-comique, traversé par un personnage au destin mythique formant l’archétype de la différence précieuse qui émerge d’un snobisme ridicule, dans une pièce de théâtre résignée vers un départ obligé.

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