La ballade de Black Tom – Victor Lavalle

Charles Thomas Tester est un jeune noir de Harlem en 1924 qui vit avec son père, se débrouillant par des magouilles dans le racisme ambiant. Il décide de jouer de la guitare près d’un cimetière dans un quartier blanc et rencontre Robert Suydam un vieil homme qui veut l’engager pour meubler une soirée. Il croise ensuite Malone un flic accompagné d’un détective qui semblent le surveiller. Tommy se rend comme convenu chez Suydam qui lui montre et lui vante le retour des Grands Anciens.
La première partie de l’histoire illustre la vie dans certains quartiers de New-York à cette époque de façon réaliste. Le fantastique s’installe doucement et subjugue ce gamin perdu qui trouve dans l’ouverture de portes dimensionnelles une échappatoire. La seconde partie déroule l’enquête du flic passionné d’occultisme jusqu’au climax éminemment lovecraftien. C’est un hommage qui entérine le contexte social d’une Amérique raciste tout en se basant sur les réflexions universalistes d’un péril qui concerne l’humanité en tant qu’espèce. La ballade de Black Tom s’insère dans Horreur à Red Hook de Lovecraft, dans une mise en abyme qui permet de vivre l’embrigadement du point de vue d’un habitant, d’adoucir et de circonstancier le récit original, de développer les personnages de Suydam et Malone, de moderniser l’action avec l’intervention très musclée de la police, s’engouffrant dans les mystères ménagés par Lovecraft dans sa nouvelle, grâce à des témoignages et la caractérisation d’un nouveau personnage, membre de la population sournoise qui voue un culte aux Grands Anciens.
« Je préfère cent fois Cthulhu à des monstres comme vous. »

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