Nuit d’émeute – Paul Béra

La société est organisée dans un système de castes entre simples ouvriers, techniciens et ingénieurs au sommet. La colère gronde parmi les techniciens et une grève éclate avec la prise en otage d’usines indispensables au fonctionnement de l’Europe. Kurt Mac Nott fait partie du Comité des Chefs et décide de s’infiltrer parmi les contestataires par l’intermédiaire de son ami Freddie Michelson pour étouffer le soulèvement et impressionner Helen Allison, fille du Président de la Confédération européenne.
Cette dystopie socio-politique installe une ambiance prenante d’infiltration et de double jeu permanent, de trahison et de basculement imminent dans la violence. Tout se joue en huis clos par des luttes d’influence et des combats d’égos, avec en fond l’opposition entre progrès et humanisme cristallisée par le combat de l’homme contre la machine, dictature supposée éclairée et liberté absolue, esclavage productiviste et culture du temps libre, mais surtout la sempiternelle réapparition d’une menace révolutionnaire sanglante, l’ombre de la destruction et de la chute de la civilisation. L’intérêt du livre vient des personnages et de leurs motivations décalées, particulièrement pour le cynique et égocentrique Mac Nott et l’idéaliste jamais à sa place Michelson. Le récit est sombre, moralement désabusé, habité par une entropie inarrêtable dans un contexte dénué d’empathie et de modération, dans un monde sauvage et injuste.

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