Millions de soleils – Jack Williamson

Dans Brillante étoile, un petit météore se loge dans le cerveau de Mr Peabody alors qu’il fuit la pression dans son foyer. Il est désormais capable de dupliquer des objets à volonté. Au milieu de personnages d’une grande banalité le fantastique surgit pour provoquer la paranoïa, l’incrédulité, la méfiance et refléter une réalité sociale de responsabilité familiale et de désir de richesses.
Dans L’épreuve du pouvoir, son fils raconte l’histoire de Garth Hammond, la trajectoire hors du commun d’un charlatan parti de rien pour devenir le dictateur économique du système solaire. Cette nouvelle est emblématique des années 30 par son aventure grandiloquente et la présence des canaux martiens, mais surtout par l’appétence pour la science et l’ampleur de l’anticipation, un divertissement mené par la prospective et l’esprit de pionnier.
Dans L’égalisateur, un équipage de retour d’expédition découvre la Terre totalement désertée. Le contexte politique totalitaire de cette civilisation disparue et l’ombre de l’utilisation militaire de l’énergie atomique enrobent ces aventures stressées d’une sorte d’hystérie. Le lien entre politique et technologie aboutit à un éloge de la simplicité dans une sorte d’utopie non violente en phase avec la nature, incompatible sous peine de mort instantanée avec une vision globalisée et militariste, la soif de pouvoir et la hiérarchie. Dans ce texte à réaction comme alchimique, une révolution sans violence se base sur l’évidence d’un paradigme oblitérant l’accessoire et le superflu, concrétisant la liberté et l’égalité dans la fraternité.
Dans Les bras croisés, Underhill est un vendeur d’androïdes en difficulté sur le marché des mécaniques électroniques et voit débarquer d’une autre planète des humanoïdes qui surpassent toutes les offres existantes. Cette nouvelle à l’origine de la première partie du roman Les humanoïdes pose les bases d’une dystopie issue de bonnes intentions, de l’avènement d’une machine parfaite hors de contrôle des humains, d’une dictature du bonheur imposée suivant la Prime Directive poussant les hommes à la paresse. L’intelligence artificielle et ses directives étouffent à coup de logique la liberté en provoquant l’assentiment forcé d’une mise sous tutelle humiliante. La paranoïa et l’inéluctable forgent l’ambiance de défiance envers les machines devenues autonomes, en boucle sur des routines triomphantes d’un syndrome de Dieu synthétique, dans une confrontation anxiogène entre l’esprit humain et l’intelligence artificielle centralisée.
Dans L’œil vert, un jeune garçon élevé dans un monastère bouddhiste est envoyé chez sa tante au Kansas. D’une inspiration autobiographique, cette nouvelle est d’une brutalité inouïe, utilisant un fantastique moral et libérateur face à l’étroitesse d’esprit, le racisme haineux, la torture psychologique et le fanatisme religieux.
Dans Le nez du colporteur, un vendeur alcoolique de jouets pour enfants se pose sur Terre malgré l’interdiction de contact avec cette planète primitive. Avec humour et un certain sens du ridicule, la prétendue supériorité d’un peuple extra-terrestre reste vulnérable à un simple mal exotique pour lui, expliquant le sens premier d’une quarantaine.
Dans Guinevère pour tous, Pip Chimberley est un ingénieur cybernéticien envoyé pour la maintenance de Athena Sue, une intelligence artificielle qui a lancé sur le marché des clones simulacres d’une femme irrésistible, provoquant un soulèvement des hommes contre les machines. Dans cette nouvelle à chute l’esprit humain retors, égocentrique et cynique cause une situation de cruelle vacuité, vexé par le pouvoir de création et le savoir de l’ordinateur. La vision d’un outil informatique neutre dévoyé par l’ambition d’un homme est encore d’actualité.
Dans Le grand plongeon, Max Mayfield est un astronaute envoyé sur Atlas, une planète déraisonnablement immense, pour percer son secret. Illustration de l’esprit scientifique, ce texte use de l’image poétique du recul et du plongeon dans la compréhension de l’inconnu, le désir humain de connaissance inductiviste pour le bien de l’espèce.
Dans Jamboree, Joey fait partie d’une pouponnière gérée par les robots, produisant des enfants par l’ingénierie génétique, séparant les deux sexes et ne leur permettant pas de devenir adultes. Cette dystopie post-apocalyptique met en scène la rébellion désespérée contre le joug des machines planificatrices infantilisant une espèce imparfaite terrifiée.

Concevoir un site comme celui-ci avec WordPress.com
Commencer