Le privé du cosmos – Philip José Farmer

Simon Wagstaff pris dans un nouveau déluge en l’an 3069 fait la rencontre du chien Anubis et de la chouette Athéna, trouve un vaisseau extra-terrestre déserté et part à l’inconnu pour se poser sur Shaltoon, une planète d’humains-chats.
Mélange d’aventure surréaliste et de science fiction joyeusement sexuée, l’histoire s’inscrit comme mise en abyme de livres de Kurt Vonnegut, dans une course en avant hystérique, un space-opera déjanté à la créativité intenable. S’ajoute un aspect de fantasy ethnologique avec ce peuple félin vraiment exotique à la société schizophrène et des personnages illuminés dans un esprit de dessin animé absurde et survolté. Un fond ironique est présent sur la fiction et la création artistique, son pouvoir d’évocation et sa réception par un public et des critiques, dans une liberté inattaquable car déjà discréditée, un grand n’importe quoi assumé et jubilatoire, une vitalité qui jaillit et pousse les entraves. C’est aussi une quête de sens, un jeu épistémologique en plein dans la relativité et la théorie de l’évolution, ainsi qu’une disquisition philosophique, une critique de la vue schopenhauerienne de la vie comme souffrance, un conte de voyage a priori sans fin d’une confrontation pratique entre libre arbitre et prédéterminisme à la lumière du patchwork de civilisations visitées et de la compagnie de l’intelligence artificielle. La satire sociologique est féroce sur le progrès et l’éthique, l’adaptation biologique, écologique et spirituelle, n’oubliant surtout pas le diptyque religion et causalité. Ce théâtre cosmique est traversé par l’immortalité en cadeau empoisonné, des ancêtres envahissants et une sexualité débridée, dans une illustration de l’essence de la philosophie privilégiant la question comme processus. Warum nicht ?

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